Prévision: les évaluations des réformes n’auront pas lieu

Je Lève La MainCe récent article du Monde, “Rythmes scolaires : un bilan scientifique de la réforme se fait toujours attendre” montre comment les réformes lancées par l’Education Nationale ne sont de fait pas évaluées : un an après la réforme des rythmes scolaires, aucune évaluation n’a commencé.

Et je peux vous prédire une chose: c’est qu’il n’y aura pas d’évaluation sérieuse de cette réforme, ni d’aucune autre.

D’abord parce que le délire idéologique a pris une telle importance que toute tentative critique est reçue comme une agression politique – et traitée comme telle.

Ensuite, parce que pour qu’il y ait évaluation sérieuse, il faudrait qu’elle soit menée en dehors de l’Education Nationale (qui, sinon, est évidemment juge et partie dans cette affaire).

Enfin parce que, dans toute expérience qui se respecte, les conditions de succès de l’expérience doivent être définies AVANT l’expérience et non pas après. Je suis consterné, quand je vois les premiers cahiers des charges numériques qui prévoient l’équipement d’écoles pilotes en tablettes, de voir combien ceux-ci peuvent être contraignants, jusqu’au délire, sur certains points techniques mineurs alors que jamais, JAMAIS, je n’ai pu en lire un qui définirait clairement, de façon mesurable, ce qui définirait le succès d’une telle expérience.

Mettons en place, à marche forcée, les erreurs de demain plutôt que d’analyser les erreurs du passé.

Imaginez que dans le secteur médical, on mette un médicament sur le marché en décrétant a priori que toute remise en cause est une attaque contre la science, que le labo qui a inventé la molécule fasse lui-même l’évaluation thérapeutique, qu’il ne définisse pas à l’avance ce qui constituerait “le succès médical” de la molécule ?

C’est exactement ce qu’a fait l’Education Nationale avec la réforme des rythmes scolaires, ce qu’elle va faire avec l’équipement numérique des écoles et avec la réforme du collège.

Avec l’Education Nationale, toutes les réformes sont des “Mediator” en puissance: les effets nocifs seront bien cachés, ceux qui les dénoncent seront traités en ennemis (de classe, évidemment !). Et si vraiment le médicament ne guérit rien, on trouvera bien une autre raison pour justifier, quand même, de son emploi !

C’est exactement pour tenter de remédier à ceci que nous avons développé le logiciel d’évaluation en ligne “Je Lève La Main” et que nous le mettons à disposition des enseignants, avec la volonté de leur ouvrir rapidement la possibilité de réaliser ces études eux-mêmes.

Laisser un commentaire sur le blog