La solution passe par l’école

Voeux 2015
Quelques heures de Molière, de Rousseau ou de Voltaire, quelques cours de sciences ou de maths en plus (ou de dessin, qui sait ?) leur auraient probablement évité de se transformer en assassins. Qu’on croie au ciel ou qu’on n’y croie pas, la solution passera par l’école, une école qui doit de nouveau se concentrer sur sa mission première : transmettre suffisamment de savoir pour permettre à tous les élèves de devenir des citoyens.

Le numérique peut-il nous aider ? Pour l’instant, il n’en prend pas le chemin. Les études montrent aujourd’hui que les tableaux interactifs n’améliorent pas le niveau des élèves. Les tablettes numériques, utilisées par les élèves comme des outils de jeu, ne font probablement que baisser leur niveau – ce qui n’empêche pas les gouvernements d’investir, un peu partout, dans de coûteux programmes d’équipement des élèves.

Tout ceci n’empêche nullement l’industrie du numérique de continuer à s’auto-congratuler, de se présenter comme indispensable et de multiplier les promesses éducatives – promesses non tenues depuis dix ans.

J’espère sincèrement qu’en 2015 nous serons capables d’être plus utiles et même, pourquoi pas, de réellement innover.

Au nom de toute l’équipe de Speechi, je vous présente mes meilleurs vœux.

(4) commentaires pour "La solution passe par l’école"

  1. Bonjour et meilleurs voeux également

    Billet quelque peu pessimiste pour démarrer une année… dommage.

    Quelques heures à consacrer à Voltaire ou Rousseau, certes. Mais quels principes retenir de leurs œuvres ?
    Vous faites appel à des auteurs, connus, mais quels ouvrages retenir ? Une source peut-être ?

    L’absence de citation des sources me paraît risquée alors même que ces auteurs nous enseignent la recherche et la critique, par conséquent pourriez-vous préciser les points suivants :
    Vous faites allusion à des études qui “montrent aujourd’hui que les tableaux interactifs n’améliorent pas le niveau des élèves”, pouvez-vous préciser de quelles études il s’agit ?

    De plus, sur quelle base de retour d’expérience ou étude vous appuyez-vous pour dire que les tablettes font baisser le niveau des élèves ?

    Merci par avance

  2. Merci pour votre retour.

    Non, pas pessimiste, croyez-moi. Je ne trouve pas que ce soit honteux de chercher sans toujours trouver. Ce qui est honteux (ou stupide, selon le cas) , c’est de faire croire (ou de croire) qu’on a trouvé alors que ce n’est pas encore le cas.

    Pour Voltaire et Rousseau, je n’ai pas de réponse si cela n’évoque rien pour vous. Et pas d’étude non plus. C’est l’Histoire qui parle et disons que si ça suffit à Gavroche, ça me suffit aussi.

    Sur l’absence d’impact visible des tableaux interactifs sur le niveau des élèves, des programmes de type “1 PC pour chaque élève” et les dangers des tablettes, il y a de multiples articles sourcés dans ce blog. J’ai rajouté un lien dans le billet des vœux et vous pouvez partir de là, puis naviguer dans les “billets associés” aux articles.

  3. “Pour Voltaire et Rousseau, je n’ai pas de réponse si cela n’évoque rien pour vous.”
    C’est bien là le problème… on se contente trop souvent de dire que l’Histoire parle d’elle-même mais aujourd’hui force est de constater que l’Histoire ne parle plus d’elle-même. Descendons de notre piédestal et ne nous privons pas d’être précis dans nos propos.

    Merci pour les liens, voilà ce qui manquait.

  4. L’Histoire parle bien d’elle-même, encore faut-il l’enseigner. J’ai cité Voltaire et Rousseau à titre symbolique parce que des gens sont morts pour qu’ils puissent être lus et qu’il s’agit de grands auteurs. Il ne s’agit pas d’enseigner des principes, surtout pas, parce qu’on est alors dans la propagande moralisatrice ou dans la censure. Il s’agit d’expliquer de grandes œuvres dites classiques, de les rendre compréhensibles, autant que faire se peut, aux élèves.

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