Scoop : un enseignant canadien refuse un tableau interactif !

François Guité expose dans son blog les raisons de son refus (voir aussi le point de vue de Gilles Jobin, un autre enseignant québecois). D’autres enseignants français ont pris des positions similaires (par exemple, l’avis de Luc Comeau-Montasse).

Alors, les tableaux interactifs sont-ils utiles pour l’enseignement ? C’est une question que je me posais il y a juste un an et malheureusement ma réponse n’a pas pris une ride: je pense que oui, mais je n’en ai pas la preuve.

Sur le plan de l’évaluation, toujours rien à ma connaissance, pas une analyse statistique rigoureuse. Ce qui fait que ce ne sont “que” des avis qui s’opposent.

Je pense qu’on peut quand même dégager 3 tendances de fonds:

  1. Le tableau interactif est toujours apprécié en complément du vidéo-projecteur. Il en améliore l’usage -mieux vaut présenter avec des gestes, à partir de l’écran de projection, en interagissant avec la classe plutôt qu’engoncé sur son PC. Si vraiment former, c’est créer des liens, le tableau interactif en crée quelques uns.

    (Ce premier point est assez consensuel, plus de 90% des utilisateurs que je rencontre sont en phase là dessus).

  2. Le tableau interactif améliore la qualité perçue du cours, il aide le professeur à mieux communiquer, il lui donne une image positive aux yeux des élèves et aux siens propres. Cet effet me semble positif, même si, effectivement, aucune étude ne prouve sérieusement qu’un cours vivant, mieux animé est un meilleur cours (peut-être dans certains cas apprend-on mieux en milieu austère, après tout ?).
  3.  

  4. Idée développée par Rafi Holtzman, président de Luidia, la société qui développe les TBI mobiles eBeam. Le côté nomade, léger, simple renforce aussi la qualité de communication avec l’élève, tout simplement parce qu’aujourd’hui les élèves utilisent des technologies nomades, et en particulier des IPODs et des téléphones mobiles. On est donc en un sens “forcé” pour capter leur intérêt de leur proposer ce qu’ils utilisent (l’interview/podcast complète de Rafi Hotzman).

    Idée proche: La relation professeur-élève est une relation de séduction, on peut le déplorer, mais on ne peut pas le nier. Même si parfois on ne fait rien de plus avec un stylet interactif qu’avec une craie, le stylet est meilleur s’il contribue à capter l’attention des élèves – ou à le faire penser au professeur.

    L’avis de Rafi est évidemment intéressé puisque Luidia conçoit les TBI mobiles. Le mien l’est forcément aussi puisque Speechi les commercialise. Ceci dit, cet effet est réel et profond, j’en suis convaincu. Le nomadisme entraîne le monde depuis la création de l’humanité, la mondialisation ne fait qu’accélérer le mouvement. Je crois au nomadisme et le positionnement de Speechi est une conséquence de cette croyance, pas une rationalisation a posteriori.

  5. Le TBI ne révolutionne pas l’enseignement, la pédagogie, etc… C’est d’une amélioration réelle, mais incrémentale dont on parle. Je ne crois pas aux discours dialectiques fumeux, pédagogisants; etc… La réalité, c’est que 90% des enseignants utiliseront le TBI en complément du vidéo-projecteur et que moins de 10% en tireront une nouvelle façon d’enseigner, avec ici et là quelque pépites, des réalisations remarquables qui apparaissent comme par miracle et dont j’essaie de parler dans ce blog.

(Et veuillez m’excuser si cela fait bien 4 et non pas 3 tendances de fond !)

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