L’excellent rapport du Ministère concernant le développement des TIC à l’école

Je tombe aujourd’hui par hasard sur le rapport du groupe de travail pour le développement des TIC dans l’Education Nationale. Très bonne surprise car:

  • C’est un plan d’actions plus qu’un rapport de plus. Autrement dit, il contient des mesures qui, si je comprends bien, doivent être mises en place dès cette année.
  • Ce rapport liste de façon très factuelle les problèmes qui se posent dans l’attitude des écoles vis-à-vis des technologies et en particulier pose le retard français actuel par-rapport aux pays anglo-saxons. Un des objectifs du plan est de combler le retard.
  • Il énonce la nécessité de partenariats entre l’état et les collectivités, et définit des moyens concrets permettant d’avancer en ce sens. Il définit un cadre juridique (conventions cadres avec les collectivités) et des moyens de communication (interlocuteurs dédiés ayant pour tâche de dialoguer – comprenez de faire passer le message du Ministère – avec les collectivités territoriales).
  • Il pose la nécessité d’inclure les TIC au sein même des programmes. L’usage des TIC fera partie des critères de notation des enseignants.
  • Il vise à généraliser l’usage du haut-débit dans les établissements.


Pour un document somme toute administratif, c’est remarquablement digeste. Je vous conseille de le lire car à mon avis, ce rapport est le plus important émis par le Ministère depuis que Speechi existe. En plus, sans qu’il y ait encore rapport de cause à effet, ça bouge dans les régions depuis la rentrée, que ce soit à l’Est, au Sud – et même ici, dans le Nord. J’en ai déjà un peu parlé mais j’en reparlerai dans le blog.

Je suis d’autant plus heureux de tout ça que j’avais énoncé 10 points en mai dernier pour faire décoller les TBI dans l’Education Nationale et vraiment, je ne sais pas si j’ai été lu, mais j’ai en tous cas l’impression d’avoir été entendu !

Et franchement, je suis aussi très agréablement surpris car il est clair pour moi que ceux qui ont rédigé ce plan ont forcément dû faire face à pas mal de lourdeurs, voire de résistances, au sein de l’Education Nationale. Le fait même qu’un tel plan puisse sortir, c’est une très bonne chose. Pour tout dire, ça me regonfle !

(Je recopie ci-dessous les extraits de mon billet de mai qui me semblent les plus significatifs parce qu’il me semble important de décrire pourquoi les mesures qui ont été prises sont bonnes plutôt que de simplement en faire la liste).


1) Le Ministère n’a en fait que des moyens d’actions très limités.

(C’est une conséquence des lois de décentralisation)

5) Les pouvoirs d’investissement sont dans les régions, pas au Ministère. Le plan PRIMTICE ne peut pas combler le retard français.

Voici quelques propositions:

8) Investir une partie significative de PrimTice pour former les régions

Les conseils régionaux, les municipalités deviennent maintenant les principaux donneurs d’ordre de TBI. Il s’agit d’aller les former, les convaincre “par tous moyens” de l’intérêt du produit. Il faut aussi se servir de l’émulation enre les régions et leur montrer l’intérêt économique par-rapport aux investissements classiques de style “salle informatique”.

9) Inciter les éditeurs scolaires à intégrer les TICdans leurs ouvrages d’ici 2 ans.

Quand je vois l’état de la littérature anglo-saxonne par-rapport à la littérature française sur le sujet, je comprends le retard… Les éditeurs scolaires devraient être incités, d’une façon ou d’une autre, à sortir des versions “TBI” de leurs travaux pratiques. Un signe fort du Ministère, mais peut-être ne faut-il pas rêver, serait la redéfinition de certains programmes incluant l’usage du TBI.

A noter que dans ce domaine, l’initiative du Ministère la plus réussie me semble être la base de données d’exercices pédagogiques mise à disposition des professeurs. Elle est de grande qualité. Problème: il faut pas mal de moyens pour le faire savoir et c’est à ça que doit servir l’argent de PRIMTICE.

10) Définir une politique nationale audible

Aujourd’hui, la politique nationale du Ministère n’est pas audible en la matière.


Mise à jour (22/9/2006) : ce point aussi semble aussi avoir été compris et Gilles de Robien communique de façon intensive autour du plan d’actions depuis la rentrée.

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