Pourquoi le taux d’échec des élèves suivant un MOOC est important, pourquoi ce n’est pas (si) grave

Beaucoup d’adversaires des MOOC mettent en avant le fort taux d’échec et d’abandon des élèves qui assistent aux cours. Ce taux peut effectivement aller jusqu’à 99% sur des cours comportant plusieurs dizaines de milliers d’inscrits. Pourtant, ce taux d’échec n’a pas, à mon avis, une grande signification.

La plupart des inscrits aux cours (dans le cas de Stanford qui gère des MOOCs de plusieurs dizaines de milliers d’élèves) sont des élèves extérieurs à l’Université qui n’ont pas, au départ, forcément la volonté de suivre le cours de A à Z ni sans doute le niveau. Je pense qu’on peut comparer le suivi d’un MOOC a un régime sévère ou à l’entraînement pour un marathon : on peut toujours le débuter mais c’est un effort de longue durée qui nécessite une grande motivation initiale.

Condamner les MOOC au prétexte que seul un petit pourcentage d’élèves arrive au bout revient à condamner toutes les méthodes de régimes, d’entraînement, etc…

Un MOOC de Stanford forme plus d’élèves à l’informatique que tout l’enseignement supérieur français en un an.

En bref, ce qui compte, ce n’est pas le taux de réussite mais le nombre de succès en valeur absolue. 10 000 élèves qui suivent un MOOC en informatique tel que le fameux “Computer Engineering” de Stanford avec 5% de réussite, cela fait 500 élèves formés à l’informatique à un très haut niveau, soit plus, en une seule fois, que ce que la France produit aujourd’hui chaque année. On devrait penser un peu plus à ces chiffres.

Le problème réel qui se pose à l’enseignement supérieur en France est tout autre.

Pour la plupart des universités et grandes écoles françaises qui veulent aujourd’hui mettre en place une offre MOOC, ce qui compte, ce n’est pas de former 10 000 élèves avec 5% de réussite, mais plutôt d’en former 100 à 1000 avec au moins 50% de réussite. Les technologies pour y arriver, les moyens ne sont pas les mêmes.

Une étude (qui m’a été envoyée par Alain Derycke) fournit des éléments de réponse: plus le taux de participation aux activités collaboratives (forums, prise de note, etc…) augmente, plus le taux de succès augmente.

Bref, plus il y a de “social” autour du cours, moins les élèves abandonnent.

Retour sur icole.fr

icole Collaboratif

C’est une des raisons pour lesquelles, dans icole.fr, nous avons multiplié les moyens sociaux d’interaction. Dès le départ et dans toutes les versions, icole.fr permet aux élèves:

L’un de nos objectifs avec icole.fr a été de reproduire au maximum les mécanismes qu’on retrouve dans la “petite classe”, qui sont essentiellement les mécanismes sociaux. On sait depuis longtemps qu’on n’enseigne pas juste en mettant des vidéos à distance: il faut permettre à professeurs et élèves de collaborer et d’interagir autour des contenus – c’est ce que j’appelle “virtualiser la petite classe”.

(1) commentaires pour "Pourquoi le taux d’échec des élèves suivant un MOOC est important, pourquoi ce n’est pas (si) grave"

  1. Tout à fait d’accord !
    D’aileurs les adversaires des MOOC ( ou de la foad en général) oublient souvent que le vrai problème du développement de l’Enseignement à distance en France réside souvent dans l’approche des décideurs. Pour beaucoup, la FOAD n’est “qu’un moyen de réduire considérablement les coûts liés à la formation, qu’il s’agisse des frais de transport et d’hébergement des stagiaires ou les charges induites par les rémunérations des formateurs”. A ce titre, je recommande la lecture d’un article édifiant (voir lien ci-dessous) qui démontre l’intérêt d’une approche où tutorat et accompagnement des apprenants sont les point nodaux de la formation.

    http://www.pratiques-de-la-formation.fr/e-Tuteur-un-emploi-d-avenir.html

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