Le professeur, cette bête à enseigner

La capacité à enseigner des enseignants a toujours été négligée en France, que ce soit au niveau de la sélection des professeurs (concours CAPES et agrégation) que de leur formation elle-même (formation après le succès au concours).

Il y a 3 ans, un jeune professeur des écoles me confiait qu’il avait eu en tout et pour tout 2h de formation pédagogique lors de son parcours en IUFM.

Il apparaît que la réforme en cours réduit ces 2 heures (est-ce possible ?) .

Mais rien n’est plus significatif du peu de cas qu’on fait de la pédagogie – et peut-être de l’école – que le fait qu’on envoie au charbon 16 000 professeurs sans aucune formation pédagogique pratique préalable.

Or le savoir transmis à un élève est égal au savoir intrinsèque du professeur multiplié par sa capacité à le transmettre. Supprimez la capacité pédagogique et rien ne se transmet. le professeur peu clair est aussi dangereux que le professeur peu savant.

Et peut-être même plus, car sur le long terme, le goût de l’élève pour une matière donnée est beaucoup plus influencé par cette capacité « pédagogique ». Nous sommes tous allés à l’école et pouvons en témoigner: les professeurs qui nous ont influencé, qui nous ont donné envie d’aller plus loin, ne sont pas forcément les plus savants.

En négligeant le paramètre pédagogique, on se prive d’une partie importante du rôle de l’école, on transforme les enseignants en de véritables bêtes à enseigner.

L’investissement dans le numérique ne change malheureusement rien à l’affaire. Au mieux, il est inutile, au pire, il est un alibi, masquant la perte de capital scolaire.

Formez les professeurs d’abord, équipez-vous en tableaux interactifs (si possibles mobiles !) plus tard.

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