Speechi + Aristote = Alexandra

Platon et Aristote. Détail de la fresque L'Ecole d'Athènes, de Raphaël.Fin 2003, j’ai créé Speechi avec un objectif long terme: Reproduire avec des moyens numériques et nomades l’enseignement qu’Aristote a inventé il y a plus de 2000 ans.

La méthode d’enseignement qu’Aristote a mise au point à l’époque est basée sur :

  1. des cours didactiques (amphithéâtre), délivrés de façon « descendante » (du professeur vers l’élève),
  2. des moments collaboratifs (discussions d’égal à égal entre élèves et avec le professeur, dans les allées du Lycée). C’est ce qu’on appelle aujourd’hui les “petites classes” ou les “travaux dirigés”.
  3. des ressources documentaires (la bibliothèque d’Alexandrie, inventée par ses disciples)

De là,

  1. notre logiciel initial Speechi, qui grosso modo remplace l’amphithéâtre (one-to-many, peu d’interaction avec les élèves),
  2. puis le matériel interactif (one-to-few, beaucoup d’interactivité avec les élèves), tableaux numériques et autres mallettes d’enseignement nomades, qui permettent d’interagir de façon motivante et nouvelle avec les élèves comme, je le suppose, Aristote devait le faire dans les allées du Lycée[1].

  3. Le 3ème volet, documentaire, vient d’être développé et sera lancé demain. Il s’agit d’une large plate-forme éducative, permettant de charger cours, notes de cours, vidéos, podcasts, de les partager de façon collaborative, c’est-à-dire de les enrichir.

Les objectifs que j’avais fixés pour Speechi peuvent vous sembler extraordinairement limités (“Comment, 2400 ans après, Speechi ne fait que reproduire ce que faisait Aristote ? Quelle innovation ! Quelle créativité débordante ! “).

Mais ce que j’avais constaté à l’époque, ce que je constate toujours aujourd’hui, c’est que dans la plupart des cas, la technologie, de par sa complexité, est un frein, pas un avantage. Et il ne me paraît pas évident que les efforts de ceux qui prônent l’avènement de nouvelles méthodes pédagogiques (évidemment révolutionnaires) soient couronnés de succès – ceux qui suivent ce blog connaissent mon opinion là-dessus.

Qui plus est, j’ai une admiration presque sans borne pour Aristote.

Il ne me paraissait pas donc pas indigne, loin de là, de chercher à faire “aussi bien”, ou “tangentiellement presqu’aussi bien” que lui, mais avec des moyens exclusivement numériques et nomades.

Je pense que ce que nous avons développé est assez unique dans l’esprit et surtout, pour la première fois et grâce à Internet, nous irons plus loin que ce qu’Aristote pouvait faire dans le domaine documentaire (nous avons à disposition grâce à Internet beaucoup plus de ressources que ce dont Aristote a jamais rêvé) et dans le domaine collaboratif (les mécanismes sociaux que nous mettons dans la plate-forme permettront un enrichissement des contenus d’un nouveau genre, qu’Aristote ne pouvait pas non plus imaginer).

La plate-forme, comme il se doit, s’appelle Alexandra. Ce n’est donc pas uniquement un hommage à Claude François.

Vous la trouverez, dès demain, sur www.icole.fr

[1]Speechi a aussi été, à ma connaissance, la première société française à développer des fonctions de diffusion de contenu couplée à des tableaux blancs interactifs, dès 2004 (ce que ça donnait en 2004, en anglais).

(2) commentaires pour "Speechi + Aristote = Alexandra"

  1. Ils ont eu cette idée folle, un jour d’inventer l’icole (air connu).

    […] (www.icole.fr), dont je vous annonçais la sortie vendredi, sera gratuit durant (au moins) tout le mois de juillet. Pour ce prix (!), vous disposez […]

  2. Speechi dans les Echos

    […] pas entièrement faux, mais il est plus exact (en tous cas plus pédant), de dire que nous réinventons la méthode d’enseignement mise au point par Aristote dans les allées du Lycée d’Athènes: nous cherchons à faire aussi bien que lui, ou mieux […]

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