Tableaux interactifs: la honte française ?

Je tombe sur cet article d’Ere Numérique qui parle de “honte française” parce que le taux d’équipement en tableaux blancs interactifs est nettement inférieur en France à ce qu’il est au Danemark, au Royaume-Uni, aux USA…

Problème: les raisons invoquées pour vouloir “pousser” les TBI dans le billet d’Ere Numérique sont toutes fausses:

1. “Les cartables deviennent tout bêtement moins lourds.”
Tout bêtement, ça n’a rien à voir. Le cartable de l’élève n’est pas impacté par la présence du TBI.

2. “Les interactions sont plus directes car les TBI sont en réseau”
Euh… 99,9% des TBI utilisés ne sont PAS utilisés en réseau, désolé !

3. “Boosté aux OCR, le TBI reconnaît les caractères pour corriger l’élève en temps réel”
L’usage de l’OCR en classe reste assez exceptionnel. Surtout, il faut arrêter de penser que l’OCR “corrige” l’élève. S’il reconnaît l’écriture de l’élève, c’est déjà pas mal.

La réalité aujourd’hui, c’est que

1. Il n’existe pas d’étude indiscutable (ou simplement tout à fait sérieuse) montrant réellement les plus des TBI.

2. Un suréquipement aveugle en TBI, comme cela a pu se passer au Royaume-Uni; serait très probablement une gabegie et surtout,le symptôme d’une perte de capital scolaire.

Pourquoi vouloir copier les pays anglo-saxons à tout prix ? Voudrait-on aussi arriver à 4h de télé par jour et par enfant sous prétexte que “le taux d’écoute d’un élève américain est supérieur, il faut rattraper notre retard ” ?

3. Je me rends compte de plus en plus que les personnels de l’Education Nationale (Académies, Rectorats, enseignants) et les collectivités sont de plus en plus “formées” aux enjeux du TBI. Les politiques encore un peu moins.

Je rappelle que je crois très fort aux TBI, et en général au rôle des TICE dans le scolaire. Mais donner de mauvaises raisons est une faute, qui nuit à l’effet recherché.

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