Le tableau interactif fixe dans les toilettes ? On y viendra

 

Petite photo tirée de Nord Eclair qui montre une installation récente d’un TBI fixe dans une école lilloise.
A rajouter, à mon avis, au bêtisier des tableaux interactifs installés en dépit du bon sens (série en cours, c’est le cas de le dire).
Principales remarques, en vrac:

    • Le TBI est placé dans une salle partagée (nécessité de déplacer les élèves et le professeur). Qui plus est, il s’agit d’une salle informatique (ce qui donne au TBI une couleur geek, alors qu’il doit être présenté avant tout comme une aide à la pédagogie – pas comme un outil informatique de plus).

 

    • L’espace est trop exigu et/ou le TBI trop petit : 8 élèves, 10 au maximum peuvent suivre un cours. Qui plus est, ils sont coincés comme des sardines en boîte. Alors qu’à Lille, on compte couramment plus de 30 élèves par classe (ce chiffre en lui-même est un problème énorme, mais de nature bien différente).

 

  • Si la séance dure plus de deux heures, torticolis garanti pour tous.

Bref, presque que des inconvénients. Mais comme de bien entendu, un TBI à courte focale – la version la plus chère – a été choisi au nom du “confort”, de “l’intérêt des élèves” et de la “qualité pédagogique”. On sait ce que j’en pense.

En l’occurrence, un TBI mobile en partage (sous forme de mallette nomade, par exemple) aurait permis:

    • de faire cours avec le TBI dans la salle même des élèves (ce qui évite les déplacements et les pertes de repère, ainsi que beaucoup de lourdeurs).

 

    • de disposer de plus de place dans chaque salle de classe et de positionner les élèves dans une meilleure position

 

    • de disposer d’un TBI plus grand (jusqu’à 3 m de diagonale)

 

    • d’utiliser le TBI beaucoup plus souvent et de mieux susciter l’adhésion des enseignants, qui peuvent faire cours sans contrainte dans leur propre salle.

 

  • probablement de payer le TBI beaucoup moins cher (je n’ai ni le prix ni la marque de ce TBI).

L’opération “Ecoles Numériques Rurales” a été une sorte de sommet de la bêtise pour ce qui touche à l’installation des TBI fixes. J’en ai vu partout. Dans la salle de cinéma, dans la bibliothèque de la commune et même dans la cantine – alors que la place du TBI, fixe ou mobile, c’est dans la salle de classe, si possible.

Je n’en ai pas encore vu dans les toilettes, mais je suis sûr qu’on n’y échappera pas. Ce sera certainement un beau TBI fixe, bien cher, à roulettes (pour dire qu’il est mobile) mais quasiment indéplaçable quand même et surtout (surtout !) muni de son vidéoprojecteur à courte focale.

(2) commentaires pour "Le tableau interactif fixe dans les toilettes ? On y viendra"

  1. TBI fixes et mobiles doivent être utilisés de façon complémentaire (Ouest-France)

    […] obtient en général en utilisant les tbi fixes, souvent installés en dépit du bon sens ou dans des salles communes, ces deux défauts n’étant nullement exclusifs l’un de […]

  2. Le Canada fait sa transition vers le tableau interactif mobile

    […] Mais on mentionne plus rarement le fait qu’un équipement rapide à coût acceptable est souvent quasi-impossible avec les technologies fixes à cause des problèmes de logistique et d’installation (voir par exemple mes précédents billets « Des TBI trop chers et installés en dépit du bon sens » ou le cas d’une école lilloise). […]

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